IV.
Sous l’Ancien Régime
Les faubourgs
Le Chemin de France en Languedoc génère bien sûr des revenus pour le commerce et l’hôtellerie. On y traite les peaux (tanneurs, cordonniers, bridiers, bâtiers, selliers, gantiers). La laine des moutons est également transformée sur place : lavée, battue, peignée, cardée, tissée et, bien entendu, taillée. Enfin, un visiteur du XVIIè vante le travail des couteliers sanflorains.
Le spectre des guerres s’éloignant, l’agglomération va sortir de ses remparts. Dès le XVIè, le faubourg du Pont déborde sur l’autre rive. En 1643, la malle-poste et son système de coursiers s’y installe. En ville haute, en 1767, on prolonge la rue du Collège et la porte Ribeyre est ouverte. En 1771, l’hôpital flambant neuf ouvre ses portes. En 1773 on aménage des promenades en lieu et place de l’avant-rempart.
Mais la plus grande évolution du plan de Saint-Flour à cette époque est sans doute la nouvelle route qui relie le pont à la ville. A cette époque, le constat est sans appel : la rue du Thuile n’est plus du tout adaptée à l’importante circulation d’attelages qui se développe alors. Jusqu’en 1772, on va ainsi exproprier, creuser, remblayer … Et faire exploser ! 200 kg de poudre noire pour franchir l’obstacle du plateau basaltique.
Cette route reste aujourd’hui l’axe principal de circulation entre villes haute et basse même si le piéton empruntera plus volontiers la rue du Thuile ou les fameux escaliers du Chemin des Chèvres.
Le XIXe siècle
Au début du XIXè, l’industrialisation et la tempête révolutionnaire ont quasiment eu raison des artisanats qui faisaient la vie des faubourgs. A peine quelques métiers à tisser qui continuent à fonctionner. Dans le domaine textile, trois manufactures vont ouvrir à Saint-Flour pendant cette période dont deux dans les faubourgs. Au début des années 1840, la Société d’Auriac et Compagnie, qui emploiera plus de 300 personnes à ses plus belles heures, s’implante près de la grand-route. Quelques années plus tard, La Grande Carderie et Filature du Faubourg Malafosse-Rouchy ouvre dans le quartier de Fridou. La première fermera définitivement en 1904, la seconde à la fin des années 40.
70 ans après l’ouverture de la nouvelle route, c’est le pont qui est devenu obsolète. Qu’à cela ne tienne, en 1847 le Pont Neuf est achevé. Beaucoup plus large, plus plat, c’est un bonheur de traverser l’Ander … N’était-ce que les années suivantes donnèrent raison à ses détracteurs, l’Ander ayant prouvé à de multiples reprises qu’il pouvait submerger cet ouvrage d’art moderne.
La vapeur finit également par trouver son chemin jusque dans le Cantal. La gare est terminée en 1886, elle ne trouvera son plein rendement que lorsque sera ouvert le tronçon Neussargues-Saint-Flour-Marvejols car cela achèvera la connexion entre la Compagnie du Midi et la Compagnie d’Orléans … Paris-Béziers en direct ! La révolution ferroviaire pouvait commencer. Le train amènera quantités de voyageurs et de marchandises, il emmènera aussi nombre de jeunes Auvergnats partis chercher fortune ailleurs. Comme partout, autour de la gare, un nouveau quartier résidentiel et commerçant va s’étendre.
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