VI.
Le saviez-vous ?
Que d’eau !
L’Ander et le Résonnet ont façonné, pendant des millions d’années, le paysage que nous connaissons. Non seulement leur érosion a-t-elle sculpté la planèze basaltique mais leur eau a aussi conditionné l’installation humaine au moins depuis l’antiquité.
Ainsi, parmi d’autres corps de métiers, les meuniers s’installèrent-ils évidemment près de ces cours d’eau pour profiter d’une énergie parfaitement durable depuis le Moyen-âge. En 1459, on en trouve au moins neuf : La Vigière, Delprat, Delpetit, Des Roches, Massalet, Roueire basse, Roueire haute, Bos Saint-Flour et Fridières.
Hélas les rivières ont aussi leurs colères, souvent liées à celles du ciel, et leurs « usagers » ont connu bien des drames au fil des millénaires. La crue (connue) la plus ancienne de l’Ander eut lieu au XVIè s.
Celle du 29 thermidor de l’an II de la République (17 août 1794) fut catastrophique non par son bilan humain (au moins un mort tout de même) mais par les destructions qu’elle engendra.
Le 21 juillet 1912, l’Ander sortit tellement de son lit que les eaux arrivèrent presque jusqu’à la route au niveau de La Vigière.
Le 20 juillet 1944, cinq enfants furent sauvés in extremis des flots déchaînés par deux jeunes hommes courageux.
Enfin, si la tempête de 1999 est restée dans les mémoires pour ses vents violents, à Saint-Flour, c’est bien l’Ander qui, 5 m au-dessus de sa côte habituelle, inquiéta le plus les autorités.
Qui est christine, patronne des faubourgs ?
Comment le culte de Christine de Tyr, sainte martyre du IIIè (ou Vè) siècle, parvint-il dans les faubourgs de Saint-Flour : mystère. En tout cas, ceux-ci sont placés sous sa protection quasiment depuis leur origine. On retrouve une « église Sainte-Christine » dans des documents de 1305. Il s’agissait alors de la petite chapelle qui bordait le pont. A partir du XVIè s., on la trouve également sous l’appellation « Chapelle des Cordeliers » puisqu’elle avait été intégrée à l’ensemble religieux (franciscains) qui venait de s’installer là.
Confisquée à la Révolution puis rendue au culte pendant le Concordat, elle devient (ou redevient) église Sainte-Christine lorsque la paroisse éponyme est officiellement créée en 1802.
Elle s’avère néanmoins trop petite pour le peuple des faubourgs et les habitants réclament la construction d’un lieu de culte plus adapté. En 1853, la nouvelle église est ouverte au culte même si des malfaçons vaudront aux entrepreneurs des ennuis juridiques et financiers.