II.
Au Moyen-Âge
Autour de l’an mil
Après une période de 30 années de troubles, la donation des terres d’Indiciac à l’abbaye de Sauxillanges, fille de Cluny, est effective en 1019. Bientôt, autour du prieuré et du grand chemin de France en Languedoc, une population s’agrège : la ville de Saint-Flour est née.
Très vite, l’accès à l’eau courante et la manne financière de la route commerciale vont pousser une partie des habitants à vivre hors des remparts. Les faubourgs, los barris en langue romane (occitan), apparaissent.
Les faubourgs au XIVè siècle
Peu avant la moitié du XIVe siècle, la ville compte entre 7 et 8000 habitants dont un tiers au moins vit dans ses faubourgs :
Sotz lo teule
Le faubourg sotz lo teule (sous le Thuile) s’étend le long des chemins en pente sous la principale porte de la ville.
Lacosta
Celui de Lacosta (la Côte) compose la partie basse de l’actuelle rue du Thuile, artère circulante entre « haut » et « bas ».
Lo pont
Lo pont (le Pont), groupe d’habitations et de commerces sur la rive ouest de l’Ander. Celui-ci tirait très naturellement son nom de l’indispensable ouvrage fortifié qui enjambait la rivière … Et l’enjambe toujours aujourd’hui !
Labastida
Labastida (la Bastide) sur le côteau sud du piton rocheux. Le nom laisse supposer qu’un petit ensemble fortifié se trouvait là mais on en a aucune trace. Plus tard, les registres séparent les faubourgs de Labastida, Freydeyra (quartier de Fridières aujourd’hui) et la Valadia.
Le pont et sa recluserie
Construit vraisemblablement au XIIe siècle ou début XIIIe, celui qu’on appelle aujourd’hui le Pont Vieux a vu passer un trafic intense du Moyen-âge au XIXe. Il était alors fortifié. Sur l’une de ses piles se trouvait une recluserie, une petite bâtisse qui accueillait la recluse ou le reclus.
Ces derniers étaient enfermés, volontairement, et passaient le reste de leur vie à prier pour le salut de la ville et de ses habitants.
Des lavandières et un jeune pêcheur au Pont Vieux au début du XXe s. Coll. AMSF